22. avril 2022

«La nuit porte conseil!», recommande la sagesse populaire

Être pour la protection de la vie, c’est être pour le délai de réflexion!

Avorté au moyen de la pilule pendant la 9e semaine de grossesse: image schématisée d’un cadavre d’un bébé.

Les Pays-Bas supprimeront-ils prochainement l’obligation de faire une pause de cinq jours avant un avortement? Le 10 février 2022, la Chambre basse du Parlement néerlandais s’est prononcée en faveur de cette abrogation. La décision de la Chambre haute n’est pas encore connue à ce jour. En Suisse, l’Association Mamma et le comité de l’initiative «La nuit porte conseil» continuent à rassembler des signatures en faveur de l’introduction d’un délai de réflexion d’au moins un jour!

Mamma.ch a présenté, voici un an, une carte synoptique montrant les 18 pays européens qui connaissent un délai obligatoire d’attente avant tout avortement. Comme le montrait ce document, les Pays-Bas sont parmi les pays ayant un délai de réflexion relativement long: en effet, une femme enceinte doit se donner un temps de réflexion de 5 jours, selon la réglementation en vigueur. Mais dans ce pays, on peut aussi avorter sans motif particulier, et sans menace de punition, jusqu’à un stade fort avancé de la grossesse, à savoir jusqu’à la 24e (!) semaine!

Mais maintenant, les partisans de l’avortement s’en sont pris à l’obligation de faire une pause. Au printemps 2021, des représentants de l’aile gauche-libérale néerlandaise ont déposé une initiative parlementaire réclamant une modification

du passage en question dans la loi sur l’avortement: selon eux, les médecins et les femmes enceintes devraient pouvoir décider ensemble si un tel délai doit être aménagé ou non, et si oui, quelle doit être sa durée.

Une nette majorité de la Chambre basse du Parlement néerlandais – 101 voix contre 38 et 11 abstentions – a décidé, le 10 février, d’accepter cette modification. Alors, la Chambre haute doit encore se prononcer. Évidemment, pour les partisans de l’avortement, il est plus facile de supprimer une clause légale prévoyant cinq jours de délai au lieu d’un seul! Oui, «la nuit porte conseil», dit la sagesse populaire… Un délai de réflexion d’un seul jour ne susciterait probablement pas d’opposition notable.

Maintenir la protection de l’enfant

Quels sont les arguments avancés par les forces agissant pour la suppression du délai de réflexion aux Pays-Bas? Elles affirment principalement qu’un délai obligatoire est une mise sous tutelle des femmes et une limite à leur autonomie. C’est pourtant le contraire qui est vrai: un délai de réflexion est de nature à protéger l’autonomie de la femme, surtout lorsque, au moment du dialogue avec le médecin, elle est encore très hésitante à avorter – une situation qui, selon des professionnels suisses en gynécologie, se produit dans au moins 10% des cas. Le délai obligatoire de réflexion crée l’espace de liberté nécessaire pour que la femme puisse se soustraire aux pressions de son entourage, et il améliore donc les conditions de la prise de décision.

L’aménagement d’un délai de réflexion signifie que l’État reconnaît, au moins sous une forme atténuée, qu’il a l’obligation de protéger l’enfant à naître et le droit de ce dernier à la vie. En Suisse, les médecins sont même tenus légalement, à la fin d’une consultation, de remettre aux femmes désireuses d’avorter un fascicule contenant la liste de tous les services d’aide, afin qu’elles puissent, avant l’avortement, se faire conseiller et obtenir une assistance.

Éviter les avortements précipités

Si l’on considère ce que signifie véritablement un avortement, on ne peut qu’approuver le maintien du délai de réflexion de cinq jours aux Pays-Bas – et ici, en Suisse, l’introduction d’un délai d’un jour! Tout ce qui peut permettre d’éviter des avortements précipités accomplis sous pression et dans l’agitation doit être fait et encouragé. On pourrait ainsi sauver jusqu’à 1000 enfants par année en Suisse! L’initiative populaire fédérale «La nuit porte conseil» mérite tout notre soutien!

debatdirect.tweedekamer.nl

Le 10 février 2022, la Chambre basse du Parlement néerlandais à La Haye a voté, dans le grand hémicycle, la suppression du délai obligatoire de réflexion avant un avortement.